Des Résistants, connus ou moins connus, nous ont inspirés pour notre récit dans lequel ils apparaissent. Nous vous proposons de découvrir leur parcours.
De jeunes résistants alsaciens : Marcel Weinum et le groupe de la Main noire
A l'imprimerie strasbourgeoise où travaille Paul, l'attentat commis par La Main noire contre le Gauleiter Wagner est le sujet de toutes les discussions. Paul et les jeunes de la Main noire ont en commun de refuser la nazification. Marcel Weinum est adolescent quand les Allemands annexent l’Alsace. Il est évacué avec sa famille en Dordogne. De retour en Alsace à l’âge de 16 ans, il rassemble autour de lui d’autres jeunes désireux de voir les Allemands quitter le pays. Tous ces jeunes sont apprentis, fils d’ouvriers, certains parents ignorent les activités de leurs enfants. Le groupe de la Main noire est constitué de jeunes catholiques. Weinum a décidé de résister sans tuer d'hommes. Il dit : « Dieu ne m’a pas créé pour tuer mes semblables ». Les jeunes résistants distribuent des tracts, brisent les vitrines des magasins qui affichent des slogans en faveur du parti nazi. Leur coup d’éclat est d’avoir incendié la voiture du Gauleiter Wagner. A partir de ce jour, la traque s’intensifie autour du groupe. Le réseau comprend l’un des plus jeunes résistants de France : Ceslav Sieradski, un jeune Polonais. Le groupe sera démantelé. Lors de son procès, Marcel Weinum revendique toute la responsabilité des actes de la Main Noire. Il est emprisonné à Stuttgart et décapité à la hache. Certains membres de la Main Noire sont internés au camp de Schirmeck. Ils y subissent des traitements inhumains.
Jules Py, maire et Résistant
Paul arrive à Moussey, village dans lequel Jules Py, le maire, joue un rôle important dans la Résistance. Il est directeur général des usines de la vallée du Rabodeau (Vosges) du groupe textile Laederich depuis 1912 et maire de Moussey entre 1919 et 1944. En 1939, il est mobilisé comme Chef d'Etat-Major du Génie à Belfort. Il est fait prisonnier de guerre et libéré au printemps 1941. A son retour à Moussey, durant l’Occupation, il organise la Résistance dans cette vallée du Rabodeau avec Achille Gasmann, le curé du village et Lucien Simmonot, directeur de l’école primaire de Moussey. Les trois hommes mettent en place toute une série d’actions de résistance : un réseau de faux papiers pour les hommes qui ont fui l’Alsace annexée par le « sentier des passeurs », approvisionnement du village en denrées de première nécessité, aide au maquis de 1944 et aux unités du SAS parachutés en août 1944. Jules Py, avec près de 200 autres Mousséens, sera déporté avec les hommes de son village, dont ses fils, le 24 septembre 1944. Il meurt à Dachau le 25 janvier 1945.
Les Résistantes dans la Vallée du Rabodeau
A Moussey, Paul est accueilli, hébergé et nourri par Martin et sa femme, Geneviève. Dans la vallée du Rabodeau, de nombreuses femmes se sont engagées, en aidant les passeurs, les maquisards, ou en prenant part à une lutte active, comme Solange Vigneron.
Suzanne et Joséphine Goeppel de La Petite-Raon Suzanne Goeppel était la fille de Mme Joséphine Goeppel, l’épicière de La Petite-Raon qui tenait un petit commerce polyvalent, café, épicerie, tabac à La petite Raon Joséphine Goeppel fournissait le maquis. Son dévouement et les valeurs qui l’animaient l’avaient menée sur le chemin de la Résistance. Suzanne, sa fille, l’aidait. Arrêtée une nuit par la Gestapo, alors que sa fille dormait chez une amie, Joséphine demanda à revoir Suzanne pour l’embrasser une dernière fois. Elles furent déportées toutes les deux. Aucune ne revint. Suzanne est morte à Sachsenhausen, elle n’avait pas dix-huit ans.
Solange Vigneron Solange Vigneron est née le 19 juillet 1919, à Senones. Après l’obtention de son certificat d’études, elle est engagée comme ouvrière dans les usines textiles Laederich. À 16 ans, elle adhère à la CGT et au Parti communiste français et devient une militante active, à qui sont confiées des responsabilités régionales importantes. Dès l’armistice de 1940, elle entre dans la Résistance. En 1942, elle est arrêtée à Nancy, emprisonnée, puis envoyée en Allemagne où elle meurt, décapitée à la hache, à Cologne, en mai 1944.
Jean Moulin de l'indignation à la Résistance
Lorsque Paul est à Lyon, il surprend une conversation entre des officiers allemands qui évoquent l'arrestation de Jean Moulin, ce grand personnage de la Résistance. Jean Moulin est né le 20 juin 1899 à Béziers. Licencié en droit, il entre dans la carrière préfectorale. Il devient le plus jeune Préfet de France (janvier 1937). Le 17 juin 1940, à la préfecture de Chartres, des officiers allemands lui demandent de signer un texte condamnant des troupes africaines engagées pour la France. Jean Moulin refuse. Il est arrêté et dans la nuit, désespéré, il tente de se suicider. Refusant l'occupation nazie, il rejoint, en septembre 1941, La France Libre » à Londres. Il est arrêté à Caluire, dans la banlieue de Lyon, le 21 juin 1943 et conduit au siège de la Gestapo où il est torturé. Il est ensuite transféré à Paris et meurt le 10 juillet 1943, en gare de Metz, des suites des mauvais traitements. André Malraux lui a rendu hommage lors de son entrée au Panthéon le 19 décembre 1964.
Daniel Cordier et Laure Diebold, deux jeunes résistants à Lyon
Paul est très jeune, comme Daniel Cordier et Laure Diebold, qui ont résisté au côté de Jean Moulin. Daniel Cordier s’engage le 28 juin 1940 dans les FFL (forces françaises libres) de la « Légion de Gaulle ». Parachuté depuis l'Angleterre, il arrive à Lyon et il se met au service de Jean Moulin. Il rencontre alors une Alsacienne, Laure Diebold. Celle-ci est arrêtée en 1943 et déportée au camp de Ravensbrück. Elle est l'une des rares femmes nommées « Compagnon de la Libération ». Pourtant beaucoup de femmes ont participé à la Résistance.
André Malraux, un écrivain engagé
André Malraux accompagne les troupes de la Brigade d'Alsace-Lorraine, qu'il a contribué à constituer. Un soir, Paul a la chance de discuter avec lui. André Malraux s’engage pendant la guerre civile d'Espagne contre le fascisme, avec les Républicains espagnols. Il consigne ses combats dans son livre l'Espoir. En mars 1944, André Malraux s'engage dans le combat pour libérer la France. Passé dans la clandestinité, sous le nom de Colonel Berger, il a pour mission de participer à l'unification des maquis de la Corrèze, du Périgord, de la Dordogne et du Lot. En septembre, Malraux commande avec André Chamson et le colonel Jacquot la Brigade Alsace- Lorraine.
Jean de Lattre de Tassigny : un acteur de la libération de l'Alsace Paul assiste à la libération de Lyon par les troupes de de Lattre de Tassigny qui ont débarqué en Provence en août 1944. Jean de Lattre de Tassigny est né le 2 février 1889, il est un grand militaire des deux guerres mondiales. Le 11 novembre 1942, il est condamné à 10 ans de prison pour avoir refusé l'ordre de ne pas combattre donné par le gouvernement. Mais il parvient à s’échapper et à rallier de Gaulle en 1943. Il devient ensuite le chef de la première armée qui libéra Toulon, Marseille, Lyon, Colmar et franchit le Rhin. Il représente la France lors de la signature de la capitulation allemande à Berlin le 8 mai 1945.
Le Général Leclerc : un modèle d'engagement militaire
La trajectoire de Paul avec la Brigade Alsace-Lorraine croise celle de la 2ème DB. L'une et l'autre participent à la libération de l'Alsace. Philippe de Hautecloque est capitaine lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Dès juillet 1940, il rejoint le général de Gaulle à Londres. Il choisit « Leclerc » comme nom de guerre. En 1941, Leclerc s'empare de l'oasis de Koufra (symbole de la puissance italienne en Afrique) et prononce le « serment de Koufra » : il jure « de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ». La division qu'il dirige, la 2e DB (deuxième division blindée), combat en Normandie en 1944, en Alsace. Elle libère Strasbourg le 23 novembre 1944. Le serment de Koufra a été tenu, le drapeau français flotte de nouveau sur la cathédrale de Strasbourg. Ce serment est inscrit sur le monument commémoratif, place Broglie à Strasbourg.