Avec nos professeurs, nous avons réfléchi par petits groupes aux valeurs portées par la Résistance et qui éclairent l’action du personnage de notre fiction. Nous avons choisi de classer ces valeurs selon leur ordre d’apparition dans le récit.
Octobre 1944 à Cornimont : échange des uniformes lors du "blanchiment". Source ECPAD.
L' antiracisme L’antiracisme, c'est l'opposition aux théories, aux attitudes et aux réactions racistes. Le terme désigne, par extension, les politiques et les actions visant à lutter contre le racisme et l'antisémitisme. Dans notre récit, Paul, notre narrateur, espère retrouver à Strasbourg son meilleur ami, Georges. Hélas, ils ne se reverront pas. Georges est juif, il a été arrêté à Montpellier et déporté, avec toute sa famille. L'antisémitisme et la persécution des Juifs sont des éléments fondamentaux de l'idéologie nazie. En Allemagne, dès 1935, Les lois de Nuremberg ont exclu les Juifs de la société. En France, le gouvernement de Vichy appliquait également une politique antisémite. De nombreux Français ont exprimé leur solidarité en essayant de venir en aide aux personnes susceptibles d'être arrêtées ou déportées parce qu'elles étaient juives. C'était une façon de s'engager et de résister. Au nom de l'égalité républicaine, la Résistance a combattu l'antisémitisme et le racisme. Les troupes africaines ont joué un rôle important dans la Libération de la France : 15 000 tirailleurs sénégalais composaient par exemple la 9ème Division d’Infanterie coloniale. Pourtant, au cours de l'épisode que l'on a baptisé "blanchiment des troupes", beaucoup d'Africains ayant combattu ont été renvoyés chez eux sans uniforme et sans prime de démobilisation (leurs uniformes ont été transmis aux maquisards qu'il fallait intégrer aux troupes). A Dakar, un officier prendra même la décision de tirer sur un groupe de soldats qui s’étaient rebellés contre les conditions de leur démobilisation. Cet exemple montre que la fin de la guerre n'a pas éteint le racisme. C'est un mal qui ne doit jamais cesser d'être combattu, partout dans le monde. Kaïto
L'indignation L'indignation est une valeur dans la mesure où la colère qui la caractérise est provoquée par le refus bien légitime d'une chose ou d'un acte mauvais ou révoltant. A Strasbourg, Paul Bernard est rapidement indigné par les exactions de l’occupant : les expulsions, l’antisémitisme revendiqué, le sort cruel réservé aux réfractaires, les arrestations, l’emprisonnement au camp de redressement de Schirmeck, les déportations… Pendant la seconde guerre mondiale, les Alsaciens étaient indignés par la politique de nazification, qui s’accompagnait de propagande et d’abus. C’est ce qui a poussé beaucoup d’Alsaciens à quitter leurs familles pour s’engager dans la Résistance. Sans l’indignation légitime des gens ordinaires, les Alliés auraient eu beaucoup plus de mal à libérer la France. Aujourd’hui encore, c’est l’indignation qui fait réagir les hommes. Elle les pousse, par exemple, à s’engager pour la protection de l’environnement ou à accueillir des réfugiés de guerre. Christoph
L'engagement
C’est l’acte par lequel, après avoir pris conscience des enjeux tragiques d’une situation, on abandonne sa position de simple spectateur pour mettre sa pensée et ses actes au service d’une cause. Les Résistants se sont engagés pour lutter contre la domination nazie, à laquelle ils n’ont pas voulu se résigner. Tous avaient pour but à terme de rétablir les valeurs de la République française. Paul Bernard s'engage lorsqu'il prend la décision de quitter l'Alsace pour rejoindre la France libre. Plusieurs formes d’engagement ont coexisté : l'aide apportée pour franchir une frontière ou une ligne de démarcation, l'aide apportée en fournissant des faux papiers, des vivres, un endroit où se cacher, le combat des idées, les journaux clandestins, les sabotages, les activités de renseignement, le combat armé... Antoine
Le courage
Le courage est la valeur par excellence qui détermine un engagement. Le courage a permis à Paul Bernard d’affronter et de surmonter tous les obstacles qui ont jalonné son parcours. Le courage, c’est la force morale qui nous permet de nous battre pour nos valeurs, de vaincre nos peurs, de faire face à l'adversité malgré les dangers, quitte à mourir. Le courage, c’est aussi l’énergie qui donne la volonté de poursuivre malgré les échecs, dans le risque et l'incertitude. Le courage est une valeur très importante pendant la Résistance. Il s’est souvent manifesté dans des actions très discrètes.La grand-mère de M. Gander, par exemple, hébergeait des SAS alors les nazis incendièrent sa maison. Les passeurs de Moussey constituent un autre exemple de courage. Ils risquaient leurs vies et celles de leurs proches pour aider les prisonniers de guerre et les réfractaires à franchir la frontière. Aujourd’hui encore, certaines personnes aident les migrants dans leur quête d’une vie meilleure, à l’abri de la guerre. Enfin lors des attentats, les membres du RAID font preuve d’un courage exemplaire. Au moment où nous achevons ce travail, nous sommes très touchés par le courage du Lieutenant-Colonel Beltrame qui a sacrifié sa vie pour en sauver d'autres. Suzie
L'attachement aux valeurs de la République française
L'attachement aux valeurs de la République française, la foi en ce que la République représente et défend, a donné aux soldats et aux civils le courage de ne pas se soumettre ni d'accepter la défaite. Certains d'entre nous sont allés à la librairie Kléber écouter une conférence récente de l'historien Johan Chapoutot, spécialiste de l'idéologie nazie. Il a expliqué que celle-ci était l'opposé exact des valeurs de la République française : "Liberté", "égalité", "fraternité". C'est ce qui explique que Paul soit choqué dès les premiers signes de nazification. La liberté est oubliée, les Alsaciens sont contrôlés jusque dans leurs pensées. L'égalité est bafouée par l'idée de races, la fraternité est rendue impossible en raison des risques encourus par ceux qui souhaitent aider leurs semblables. Noé La liberté
Nul ne devrait être privé de liberté au cours de sa vie. Lorsque Paul Bernard, de retour de Dordogne, découvre Strasbourg sous le joug allemand, il comprend rapidement que les libertés fondamentales des Strasbourgeois sont anéanties. Il existe plusieurs formes de liberté : la liberté d’expression, la liberté de culte, la liberté de conscience… Cette valeur a beaucoup compté pendant la deuxième guerre mondiale car les gens qui vivaient dans les territoires annexés ou occupés ont dû se soumettre à de nouvelles lois et n’avaient plus aucun droit face aux nouveaux dirigeants. C’est à ce moment-là que les gens se sont le plus battus pour redevenir libres et pouvoir de nouveau jouir de leurs droits. C’est ainsi que les personnes qui étaient les plus déterminées à reprendre cette liberté et à ne pas s’arrêter de combattre ont commencé à se révolter et à résister. Aujourd’hui, en France, les combats pour la liberté sont moins visibles car nous avons la chance de vivre dans le pays des droits de l’homme. Pourtant certaines de nos libertés, comme la liberté d’expression, sont menacées, comme nous le rappellent tragiquement les attentats récents contre Charlie Hebdo ou le Bataclan. Et puis, aujourd’hui encore, tant de gens naissent sous la dépendance et ne connaissent dans leur vie que la soumission. Alors, certains se battent pour la liberté, comme le peuple des Rohyngas, contraint de fuir son propre pays. Paul
La solidarité La solidarité témoigne des liens qui soudent les êtres humains. Paul Bernard découvre la solidarité qui anime les habitants de Moussey et comprend qu’ensemble ils sont plus forts. La solidarité, c’est l’obligation morale de porter assistance à nos proches et, au-delà, à tous ceux envers qui nous nous sentons liés et qui rencontrent des difficultés. La solidarité est synonyme de l’entraide et de la fraternité. Elle forge des liens qui vont constituer une force commune. C’était une valeur fondamentale pendant la seconde guerre mondiale. Les soldats devaient s’entraider pour survivre, mais aussi pour défendre leur patrie. Les Résistants, en particulier, ont trouvé dans la solidarité qui les animait la force et le courage nécessaires à leur si difficile combat. Ensemble, ils étaient plus forts. Aujourd’hui, il n’y a plus de guerre en France, mais la solidarité reste encore quelque chose de très important au niveau national, comme au niveau individuel. Lors des attaques terroristes à Paris en novembre 2015, par exemple, certaines personnes ont agi, au péril de leur vie, pour mettre en sécurité des personnes blessées. La solidarité s’exprime aussi dans l’organisation de notre société : la sécurité sociale, le système de pensions de retraite. Ce n’est pas un hasard d’ailleurs si cette organisation a été pensée et mise en place par le Conseil national de la Résistance, après la guerre. La solidarité, je la vis au quotidien, avec mes amis. En cas de problème, nous essayons d’écouter, de réconforter, de soutenir. Antoine